Avec la loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010, les collectivités doivent se préparer à deux échéances importantes en matière de tri des déchets. A partir du 1er janvier 2023, les producteurs ou détenteurs de plus de 5 tonnes de biodéchets par an auront l’obligation de trier à la source et de valoriser leurs biodéchets et huiles usagées. Un an plus tard, cette obligation s’élargira à l’ensemble des producteurs/détenteurs. Pour valoriser ces déchets, le compostage deviendra obligatoire, de même que la méthanisation.
Il ne reste que quelques mois pour entreprendre ce virage, n’hésitez pas à solliciter celles et ceux qui sont à même de construire des dispositifs sur mesure, adaptés aux enjeux des collectivités, qu’elles soient rurales ou urbaines, et aux différents profils de leur population.
Afin de passer ce cap avec succès, les collectivités peuvent actionner 3 leviers : bénéficier des dispositifs et aides financières, soigner la communication à destination des usagers, être accompagnées dans cette transition.
LEVIER N°1 :
BÉNÉFICIEZ DES DISPOSITIFS ET DES AIDES DE L’ADEME POUR LA COLLECTE ET LE TRAITEMENT DES BIODÉCHETS
Moyennant une étude préalable, certaines collectivités territoriales exerçant la compétence collecte ou traitement des déchets peuvent bénéficier d’aides de la part de l’ADEME. Ces aides peuvent atteindre jusqu’à 55 % des dépenses d’équipement en gestion de proximité des biodéchets.
Il s’agit de collectivités situées dans les régions suivantes : Île-de-France, Centre-Val de Loire, Corse, Guadeloupe, Guyane, Hauts-de-France, Mayotte, Martinique, La Réunion, Normandie, Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte d'Azur.
L’ADEME propose également un accompagnement pour la collecte séparée des déchets de cuisine et de table en porte-à-porte et/ou aux points d’apport volontaire. Pour la phase d’expérimentation, la subvention octroyée peut atteindre 70 % des dépenses. Et lors de la mise en œuvre, une aide pouvant aller jusqu'à 10 € par habitant desservi peut être attribuée.
Enfin, l’ADEME contribue au financement des dépenses d’équipement d’installations de compostage (jusqu’à 55 %) ou des dépenses de méthanisation des biodéchets collectés (jusqu’à 45 %).
> Pour en savoir plus sur les aides de l’ADEME : https://agirpourlatransition.ademe.fr/entreprises/aides-financieres/2022/financement-mise-oeuvre-tri-a-source-traitement-biodechets-menagers-0?cible=78®ion=35
LEVIER N°2 :
SOIGNEZ LA COMMUNICATION À DESTINATION DES USAGERS POUR FAVORISER LE TRI DES BIODÉCHETS
Bonne nouvelle : une étude récente OpinionWay* montre que 80% des usagers affirment trouver le tri des déchets simple. Après de nombreuses années de « flou » dans la perception des gestes de tri, cette évolution est certainement une conséquence de l’extension des consignes de tri des emballages plastique à tous ceux qui n'étaient pas recyclés jusqu'alors : films, pots, barquettes, tubes, sachets… Touchant 35 millions de français aujourd’hui, cette simplification s’étendra à 100% des foyers dans les toutes prochaines années.
Ombre au tableau, cette même étude montre que 63% des Français pensent que leurs déchets seront mal ou pas recyclés. Ceci révèle une méconnaissance des administrés des collectivités sur le sujet des flux et de la gestion des déchets. Cet a priori peut se révéler un obstacle aux bonnes pratiques de tri de la part des citoyens.
Cet enjeu de vulgarisation s’applique bien évidemment à la mise en œuvre des nouvelles dispositions relatives aux biodéchets. Comment les collectivités peuvent-elles assurer une communication la plus claire et la plus engageante possible auprès de la population ? Changer les habitudes prend toujours du temps, et le sujet du tri ne fait pas exception. Contenus pédagogiques, challenges récompensant le geste de tri, applis ludiques… chez Eko’Up nous avons identifié des dispositifs de communication et d’appropriation adaptés aux solutions mises en place localement. Nous avons aussi pensé à décliner ces outils sous des formes adaptées pour s’assurer de sensibiliser toutes les populations, des plus jeunes aux plus âgées.
Incontournable, le courrier d’information peut revêtir une forme innovante, attractive et engageante et se décliner sur le site de la Ville. Il est possible de mettre en place des ateliers de sensibilisation dans les écoles car les enfants sont d’excellents petits ambassadeurs auprès de leurs familles. Et pourquoi ne pas lancer une opération avec les commerces locaux, notamment ceux de bouche et les restaurateurs ? Ou encore un des médias digitaux ludiques ? Cet éventail de possibilités peut être soutenu par un challenge pour « gagner des points » lorsque le déchet est bien trié.
Côté applis, parmi nos coups de cœur, nous avons sélectionné WINBIN qui récompense les citoyens qui trient leurs déchets, en leur offrant des réductions chez les commerçants de proximité et dans des sites e-commerces écoresponsables. Nous aimons aussi TRIZZY, « le premier assistant zéro-déchet », accompagne les collectivités et les entreprises dans la gestion et la réduction de leurs déchets.
LEVIER N°3 :
CHOISISSEZ L’ACCOMPAGNEMENT ADAPTÉ POUR VOS ÉQUIPEMENTS ET VOTRE DÉPLOIEMENT
Mais comment choisir le bon équipement ? Pour vous aider dans vos recherches de solutions, nous vous conseillons plusieurs sources. Tout d’abord, si le Made in France est un critère pour vous, n’hésitez pas à consulter le Club des Équipementiers Français du Recyclage créé par TEAM2, le Pôle de compétitivité spécialisé dans l’économie circulaire. Le magazine Recyclage et Récupération publie également un guide hors-série de référencement des matériels, équipementiers et innovations sur le recyclage et la valorisation des déchets.
De plus, les salons professionnels sont également un excellent moyen de découvrir et comparer les solutions. Nous vous recommandons notamment le Salon Pollutec, Bio360 Expo et Expo Biogaz. A défaut de vous y rendre, vous pouvez consulter la liste des exposants des éditions précédentes afin d’identifier les professionnels en phase avec vos besoins. Il existe également de nombreuses réunions organisées par les collectivités et les CCI, n'hésitez pas à vous en rapprocher !
Enfin, si vous avez pour projet de transformer vos biodéchets en biogaz, nous vous encourageons à vous tourner vers Biogaz Vallée, le cluster de la méthanisation en France.
Une fois les infrastructures déployées, la phase d’appropriation par les usagers est vitale. En effet, compte tenu des enjeux et des investissements que ces évolutions représentent pour les collectivités, il serait dommage de ne pas « transformer » l’essai en n’accompagnant pas suffisamment les administrés. Il est donc indispensable de les informer, de les motiver et de les fédérer pour qu’ils deviennent acteurs de ce mouvement de la transition environnementale. Là aussi, n’hésitez pas à demander de l’aide à des professionnels.
Pour « passer le cap » de la mise en place de la loi sur les biodéchets dans les meilleures conditions, les collectivités ont donc intérêt à s’appuyer sur le savoir-faire de professionnels pour le choix des infrastructures et les financements, les fabricants d’équipements, ou encore les experts de la communication et de l’animation de communautés.
A vous de jouer en gérant le projet de mise en œuvre de la loi sur les biodéchets en équipe transversale ! Voilà le conseil le plus précieux que nous pouvons donner à l’ensemble des collectivités souhaitant faire de ce projet de développement durable un succès à la fois collectif et environnemental !
*Etude OpinionWay pour Pellenc ST – « Les français face au tri des déchets ménagers » - Mai 2022